SUE ME MODDERFOKKER

J'ai un très bon voisin. Vraiment. Je sais que vous aurez l'impression que tout ce que je vous raconte aujourd'hui est vrai, mais à vrai dire, ce n'est pas le cas. J'ai vraiment un très très bon voisin. C'est très important. C'est très important de clarifier le fait que tout ceci n'a rien à voir avec la réalité. C'est aussi ce que m'a dit mon avocat. 

Donc pour éviter toute forme de malentendu : mon voisin s'appelle monsieur Mortelmans, or mon voisin ce soir ne s'appelle pas Mortelmans mais Mortèlmans. C'est complètement différent, c'est aussi ce que m'a dit mon avocat, il a dit que ça, c'était très bien, Mortèlmans c'est clairement de la fiction, une métaphore puissante, “l'homme mortel”, Mortèl-man-s, la symbolisation de chacun de nous car nous sommes tous mortels. Voilà, je tenais quand même à le préciser à l'avance.” 

SUE ME MODDERFOKKER. Ça parle du chien d'Hitler, d'une femme enceinte à plat et d'un révolver dans le mauvais tiroir. De la Police du bâtiment qui ne s'appelle plus comme ça maintenant et qui va encore envoyer une lettre corsée mais il faut faire comme si on ne l'avait jamais reçue. D'un petit garçon né bien trop tôt et amoché du côté gauche, avec à ses côté un père qui ne remue pas fort et semble disparaître en lui-même et une mère qui ne sait pas ce qu'elle a fait de mal. D'un homme blanc qui n'arrive pas. Et hélas aussi d'un “homme mortel” qui valse entre tout ça. Avec un timing cruel de son côté. 

Ça a pris un long moment avant que le petit garçon né bien trop tôt voie disparaître la solitude dans les yeux de ses parents. Long comme des heures, des jours et des semaines. Mais sa peau sur leur peau le guérit et ça le rendit fort. Son ventre apprit à respirer, ses yeux apprirent à regarder et il apprit à devenir plus fort que l'écran qui bipait à côté de lui. Et la solitude s'évapora.”


Mathijs F Scheepers, tout feu tout flamme, grimpe à nouveau en solo sur les planches. Dans SUE ME MODDERFOKKER, il tacle son désir de vengeance car comme le dit si joliment le dicton : 'la Vengeance est un plat qui se mange froid'.


PLATEAU


Conception & jeu:


Mathijs F Scheepers & Tim Clement

Technique:


Tim Clement

Costumes:

Décor:


Barbara Delaere

Lidia Nagibina, Barbara Delaere en Mathijs F Scheepers

Texte:


Mathijs F Scheepers

Production:


SKaGeN, Villanella & DEStudio, remerciements au CC Strombeek en Martha Tenthatief






Avec le soutien de la Communauté Flamande